En ces temps d’épidémie de gastro-entérites, il est coutumier, d’après des personnes bien renseignées, d’associer une boisson au cola, dégazéifiée, en cas de diarrhées, au traitement proposé par le médecin ou le pharmacien. Ce breuvage permettrait, en effet, d’éviter la déshydratation.
Mettons fin tout de suite à cette légende pharmaceutique et médicale. Ce n’est absolument pas le cas, bien au contraire…
Ces boissons sucrées de type Coca-Cola® sont inappropriées, car très hyperosmolaires (750 mOsm/l) et très pauvres en sodium (2 mmol/l).
Pour rappel, l’osmolarité est la concentration d’un milieu pour un élément défini.
Un déséquilibre d’osmolarité au niveau d’une cellule va entraîner un phénomène d’osmose, afin de rééquilibrer les concentrations de chaque coté de la membrane cellulaire (à l’intérieur et à l’extérieur).
L’osmose, est le transfert d’une certaine quantité d’eau d’une solution qui est diluée (que l’on appelle alors hypotonique), vers une solution qui est concentrée (appelée hypertonique), au travers une membrane semi-perméable (qui est perméable à l’eau mais non aux grosses molécules de cette solution).
Dans le cas de nos boissons sucrées, cette osmose se fera par transfert d’eau de l’intérieur de la cellule vers l’extérieur, aggravant ainsi la déshydratation cellulaire.
L’osmolarité recommandée par la Société Européenne de Gastro-entérologie et de Nutrition Pédiatrique se situe entre 200 et 250 mOsm/l.
Le taux de sodium des Solutés de réhydratation Orale (SRO) est de 50 à 75 mmol/l, ce qui semble bien adapté aux diarrhées retrouvées en France.
Pour mémoire, les SRO visent à compenser les pertes hydroélectrolytiques du nourrisson et du jeune enfant
en cas de diarrhée et de gastro-entérite aiguës.
– Les électrolytes servent à compenser les pertes.
– Les glucides, qui confèrent à la solution l’essentiel de son osmolarité, permettent un apport énergétique tout en améliorant l’acceptabilité de la solution par l’enfant.
– La présence de bicarbonates et/ou de citrates vise à prévenir ou traiter toute acidose.
A bon entendeur…
Sources : Vulgaris Médical et Haute Autorité de Santé.